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Vers un monde enfin humain
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2 mars 2012

Pourquoi nous allons changer de gouvernement, de système et de société - 3

 

chronohomme

(Suite numéro 2)

 Que le capitalisme vive ses derniers instants n’est pas l’avis d’Ernest-Antoine Seillière, entendu ce matin au micro de France-Inter. Pour cet auguste baron, héritier de la famille de Wendel et prédécesseur de Laurence Parisot à la tête du Medef, il appartient au contraire à l’avenir : n’est-de pas lui qui a permis l’industrialisation, le progrès technique, le développement des nations ? N’est-ce pas lui le père spirituel de l’Europe ? N’est-il pas le modèle économique et politique choisi par le monde entier ? etc, etc… Laissons à Sa Suffisance, par ailleurs tête à claques tant il défend avec arrogance les privilèges de sa classe au mépris du labeur continu de milliards d’hommes dans le monde, la responsabilité de ces propos, et fouillons dans l’Histoire.

Il en est de l’actuelle société comme il en fut de la précédente, je veux dire de la société féodale.

Sont-ce les seigneurs qui ont défriché la France, labouré la terre, planté le blé, bâti les halles et creusé les canaux, jeté les ponts au travers de fleuves ? Évidemment non. Ce furent les manants. Depuis leurs donjons dans un premier temps, puis leurs châteaux de Versailles, les seigneurs n’ont fait que diriger la main-d’œuvre sur les immensités qu’ils possédaient. Possédaient de quel droit ? Du droit du plus fort, du droit dont bénéficie le descendant de l’ancêtre musclé, braillard et sans pitié qui assaillit ses voisins pour s’emparer de leurs terres, de leurs fermes, de leurs femmes, de leurs or. Et qui se protégèrent de toute contestation par l’invention du droit divin et le soutien aux Églises qui elles-mêmes les soutenaient.

Il s’agissait en l’occurrence de la loi du plus fort, en quelque sorte de la sélection naturelle transposée du règne animal à l’espèce humaine. Traduction normale, en effet, tant que l’homme ne se distinguait pas de la bête, tant que certains prenaient modèle sur le lion tandis que d’autres, moins brutaux, préférant la noblesse du travail à la conquête de l’inutile, se regroupaient en ce qu’on  nomme la majorité silencieuse ou, aux yeux des seigneurs et barons, des chefs de guerre et autres carnassiers, le vulgum pécus.

Aux yeux des petits marquis, nous étions donc le vulgum pécus, le troupeau qu’on va tondre. Bien que nous ayons changé de gouvernement, de système et de société à la faveur de la Révolution, il en est de même du point de vue des Ernest-Antoine et autres survivants de l’époque des privilèges. À la charnière de 1789 va correspondre celle de 2012.

En 1789, à quelques années près, est en effet apparu un outil qui allait tout changer. Et un outil qui ne fut pas plus le fruit du génie des barons et marquis que ne l’est de celui de nos financiers l’outil  de la société de demain. Cet outil, comme tous les autres, fut le résultat du patient travail de l’humanité au cours des millénaires. Le fruit du génie de l’Homme.

 Maintenant une pause. Nous sommes aujourd'hui vendredi, j’entre en méditation demain, nous poursuivrons dimanche.

(à suivre)…

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