Pourquoi ce blog ?

La raison est simple : n’appartenant plus ni au Parti de Gauche (quitté tant on s’y ennuyait dans mon département), ni au Parti Communiste (pour la raison qu’on y fait du surplace et que rien n’y changera jamais), mais désireux de garder les deux pieds dans le Front de Gauche, j’ai entrepris voici quelques jours de faire un site FdG local avec un de mes camarades.

Et nous voilà partis. Articles du copain, articles de ma pomme, ça commençait à prendre tournure mais pas de chance, ma prose a déplu au copain, par ailleurs fort bon gars, lecteur inconditionnel de l’Huma. Il lui sembla que j’étais un intello, que je n’allais convaincre personne, qu’il fallait rester terre-à-terre, appeler un chat un chat car les gens qui souffraient avaient autre chose à faire que rêver, etc. — ben voyons… comme si le rêve était une propriété du C.A.C !…

Garder les pieds sur terre, d’accord à cent pour cent, mais cela ne signifie nullement fixer le bout de ses sabots sans jamais regarder l’horizon. C'est exactement le contraire. L’individu complet n’a pas seulement un sexe et un cœur, il apossède également une tête. Avec deux yeux pour voir, un nez pour flairer, deux lèvres pour embrasser. C'est tout cela réuni qui soutient sa personne et très souvent la porte.

Les pieds dans la terre, donc, la tête dans les étoiles et le sourire aux lèvres. Parce qu’à suivre la ligne droite de la logique partisane — voyez où nous en sommes — on s’achemine vers le casse-pipe.

Pour le troisième fois en trois ans, j’ai donc claqué la porte, retrouvé ma liberté d'intellectuel et de funambule, récupéré les trois articles que vous trouverez au début de ce site.

Site qui, j'en suis certain, saura inspirer certains d’entre vous et les poussera à me joindre et à donner leur opinion, à échanger, à me soumettre leurs billets dans un premier temps, à les mettre directement en ligne dans un second. J'ajouterai que je n’ai l’âme ni d’un chef, ni d’un censeur, et que ma liberté sera la leur. Dans le cadre fixé bien entendu.

Mon seul souhait : que ce site nous fasse progresser de concert, nous aide à nous élever dans le domaine de l'esprit.. Le reste (le domaine politique), ira alors de soi.

…

Comments

[Mimi]

Bravo, Gilles, et merci pour ce commentaire. Il ne fait que me renforcer dans mon opinion : ce ne sont pas ceux qui souffrent qui mèneront la révolution qui s'annonce. Ils en ont trop gros sur le cœur. Mais ce seront des êtres jeunes, des gens d'idées, de rêve, de chimères. Comme celles qui nous illuminaient lorsque nous avions vingt ans et l'avenir devant nous.

Toujours au Canada ?

[Gilles]

« (...) les gens qui souffraient avaient autre chose à faire que rêver, etc. »



Nous souffrons tous à l'occasion mais comme disait Oscar Wilde (qui sous ses dehors d'esthète était de gauche — Voir son livre "The Soul of Man under Socialism") : We are all in the gutter, but some of us are looking at the stars.



Bref, je dirais que ce sont ceux qui ne rêvent jamais, les « réalistes », qui maintiennent le statu quo, quel que soit le domaine d'activité (technique, politique, artistique) en adoptant le point de vue des dominants.