Les pisse-vinaigres, les pisse-froid et les constipés

L’irrésistible montée de Front de Gauche et de Jean-Luc Mélenchon ne laisse pas indifférent. Et pas seulement au PS. Également du côté de la gauche dite radicale, c’est-à-dire, à l’image du NPA et de L.O., de cette infime tranche de militants qui préfèrent demeurer en marge et témoigner de l’infamie du régime plutôt que de s’atteler à la tâche de restauration des grands principes de la république et du Conseil National de la Résistance.

Ainsi Nathalie Arthaud, conseillère municipale de Vaulx-en-Velin, où elle fut élue sur la liste du PCF, et porte-parole de Lutte Ouvrière, qui succéda à Arlette Laguiller. De même Philippe Poutou, promu candidat à la présidentielle pour la raison que Besancenot a quitté son navire après l’avoir échoué sur les récifs du refus d’une alliance avec le FdG.

Pour la camarade Nathalie, ce que propose Jean-Luc Mélenchon, c'est aller aux urnes, glisser le bulletin de vote Jean-Luc Mélenchon, et puis attendre alors qu'il n'y a jamais eu de sauveur suprême pour les travailleurs. Pour elle, il y a division du travail entre le candidat PS François Hollande et M. Mélenchon. Voter pour ce dernier serait ainsi une autre façon de voter Hollande.

Pour le camarade Philippe, même clairvoyance : On a des choses à dire différentes de ce que dit Mélenchon, un politicien depuis des tas d'années. Et de préciser sa pensée : Mélenchon, avec le Front de gauche, il pense qu'il y a peut-être quelque chose à faire avec Hollande. Mélenchon, c'est l'anti-libéralisme. Il pense qu'il faut s'en prendre à la finance. Nous, on pense qu'il faut renverser le système capitaliste.

Ces propos me rappellent un remarquable étalement de bêtise à la terrasse d’un café de la ville de T lors de la campagne des régionales. Il y avait là une bonne demi-douzaine de militants du NPA, plus moi, du PG. Et tous de se marrer après que l’un d’eux ait annoncé que le PCF, en vue des présidentielles, allait présenter son propre candidat, un syndicaliste dont il donna le nom. Et tous de ricaner à l’idée que Mélenchon allait l’avoir dans le c…

Pas étonnant que Philippe et Nathalie ne soient respectivement crédités que 0,5% des voix. Quand on refuse de comprendre…

Mais il est un autre penseur qui ne vaut guère mieux que ces deux là. Il s’agit de Jean-Marie Colombani, ancien directeur du “Monde“. Pas gêné pour un sou, il ose cette analyse :

Alors que la gauche, au long des années Mitterrand, s’était émancipée de la pression idéologique et politique du parti communiste pour donner naissance à une gauche de gouvernement, alors qu’Eva Joly, par sa non-existence, a libéré François Hollande de la pression que les écologistes souhaitait exercer, voilà qu’il est menacé de se laisser enfermer par le candidat d’un mouvement dont l’objectif ni l’espoir ne sont dans l’exercice du pouvoir, mais dans celui, confortable et rassurant, d’une fonction tribunitienne. A François Hollande de retrouver l’inspiration de son discours du Bourget, où avant de parler à la gauche, il avait parlé aux Français et à la France.

Et si nous invitions ces constipés et pisse-de-travers, nous autres partisans d’une VI^éme République, à aller se faire voir ailleurs ? Ou si, sans autre arrière-pensée que le redressement de la France, nous leur proposions de s’unir en un vaste mouvement humaniste ?

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